Biographie, Art animalier

Rosa Bonheur et sa passion pour les animaux

Portrait de Rosa Bonheur avec son chien Charly, RF.2390, Klumpke Anna Elisabeth (1856-1942) © Musée national du château de Fontainebleau
Célèbre pour son Marché aux chevaux, Rosa Bonheur a peint toute sa vie des animaux, qu’ils soient sauvages ou domestiques, devenant ainsi la première femme peintre animalier. Pourquoi a-t-elle choisi de peindre presque uniquement des animaux ?

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Une passion pour les animaux dès sa jeunesse

Chez Rosa Bonheur, les animaux sont une véritable passion. Une sensibilité qu’elle a développée dès son enfance, se renforçant tout au long de sa vie.

Enfant, Rosa Bonheur adore aller chez son grand-père qui vit à la campagne entouré d’animaux à Quinsac près de Bordeaux. « Aussi loin que mes souvenirs peuvent remonter, je vois encore l'empressement avec lequel je courais au pré où l’on mettait paître les bœufs. Ils ont failli me corner bien des fois, ne se doutant pas que la petite fille qu’ils poursuivaient devait passer sa vie à faire admirer la beauté de leur pelage », rapporte-t-elle à Anna Klumpke.

Son goût irrésistible pour les animaux se confirme d’années en années et s’exprime à travers la peinture : « Au lieu d’apprendre mes leçons, par exemple, je passais mon temps à crayonner sur mes cahiers tous les animaux de l’arche de Noé », raconte-t-elle dans Rosa Bonheur sa vie, son œuvre.

Ce n’est donc pas un hasard que la jeune Rosa Bonheur se spécialise dans la peinture animalière, un art qui d’ailleurs était autorisé aux femmes à cette époque contrairement à la peinture d’histoire.

L'intelligence des animaux est bien plus développée qu'on ne le croit généralement.”

Rosa Bonheur

Précurseur de l’éthique animale

Sa sensibilité pour les animaux s’exprime non seulement dans le dessin mais aussi chez elle, au château de By à Thomery où vivent des chevaux, un cerf, un mouton sauvage mais aussi des félins !

Mais, il ne s’agit pas de collectionner les animaux pour en faire des objets de curiosité. Rosa Bonheur aime profondément les animaux et éprouve du respect pour ces créatures qui, selon elle, ont une âme : « Je ne me plaisais qu’au milieu de ces bêtes, je les étudiais avec passion dans leurs mœurs. Une chose que j’observais avec un intérêt spécial, c'était l'expression de leur regard : l’œil n'est-il pas le miroir de l’âme pour toutes les créatures vivantes; n'est-ce pas là que se peignent les volontés, les sensations des êtres auxquels la nature n'a pas donné d'autre moyen d'exprimer leur pensée ».

Précurseur de l’éthique animale, Rosa Bonheur a été adhérente à la Société Protectrice des Animaux, l’actuelle SPA, créée en 1845. Elle rapporte d’ailleurs dans sa biographie que « l'intelligence des animaux est bien plus développée qu'on ne le croit généralement ».

À travers ses œuvres, Rosa Bonheur place l’émotion animale au cœur de ses tableaux. Le Marché aux chevaux dénonce la violence exercée sur les animaux. Un cri de souffrance symbolisé d’abord par la composition des chevaux serrés les uns les autres, puis par le cheval en furie au centre du tableau. Chez Rosa Bonheur, les animaux sont de véritables sujets et elle les peint avec respect.

Notes :

  • Extraits issus de la biographie Rosa Bonheur, sa vie, son œuvre, écrite par son amie, l'artiste et écrivain Anna Klumpke (1846-1952), et publiée en 1909.

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